Rétrospective F1 2020 : Une saison inédite.

Le 13 décembre 2020, Verstappen franchissait la ligne en vainqueur sur le Circuit Yas Marina pour clôturer la saison 2020 de Formule 1 comme il est de coutume. Si l’étape de clôture a suivi la tradition sous le soleil couchant d’Abou Dabi, cela ne reflète en rien la philosophie de la saison. D’où une rétrospective F1 2020 fournie !

COVID-19 oblige, le grand cirque de la F1 a d’abord fait marche arrière peu avant les premiers roulages sur l’Albert Park à Melbourne. C’est alors une disette sans Grand Prix qui attend tout le monde et un flou lié à la pandémie. Chaque semaine, les organisateurs annoncent le report ou l’annulation pure et simple de leur épreuve nationale. A commencer par l’Australie à l’aube des premiers essais libres. Tout le monde se demande si la saison 2020 pourra se dérouler ?

On ne peut que saluer les efforts de la FIA et de Liberty Media pour nous organiser un championnat du monde digne, condensé et centralisé principalement sur l’Europe et le Moyen-Orient, la situation ne permettant pas de se rendre dans les pays asiatiques ou des Amériques. De plus, au cours de la saison, trois pilotes ont été touché par le virus : Pérez, Stroll puis Hamilton. L’occasion d’avoir un retour d’Hulkenberg pour trois manches chez Racing Point, et les débuts d’Aitken sur la Williams (Russell remplaçant Hamilton chez Mercedes). Fittipaldi remplacera quant à lui Grosjean suite à son accident à Barheïn.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette saison 2020, a été à l’image de l’année : particulière, imprévisible, et pleine de rebondissements.

L’occasion pour nous de faire un point sur les moments forts de la saison via cette rétrospective F1 2020.

Un calendrier complètement chamboulé.

Comment ne pas commencer cette rétrospective F1 2020 par le commencement. La F1 a dû se réinventer face à une situation inédite. Le 13 mars, quelques heures avant les premiers essais libres de la saison au Grand Prix d’Australie, la F1 rétropédale et annule l’épreuve, alors que les fans s’étaient déjà déplacés en nombre. En effet, après test, il s’est avéré rapidement que deux mécaniciens de chez McLaren avaient été touchés par la COVID-19. Dans le même temps, un nombre de pays dans le monde commence à se confiner, dont la France.

S’en suit alors une succession de reports et d’annulation pour cette saison qui devait comporter un record de 22 courses (à commencer logiquement par la Chine, épicentre de la pandémie). Les Pays-Bas et le Vietnam qui devaient être les nouvelles épreuves ajoutées à ce calendrier 2020 ne pourront pas avoir lieu non plus et sont annulées.

La FIA et Liberty Media travaillent alors sur des alternatives et le championnat démarre la première semaine de … juillet, en Autriche ! Le calendrier F1 2020 revisité prévoit notamment deux courses sur deux semaines consécutives en Autriche (GP de Styrie ajouté) puis en Grande-Bretagne (GP du 70e anniversaire). A Bahreïn plus tard dans la saison, ce sont deux courses au même endroit mais sur des configurations bien différentes.

Puis entre temps est annoncé le retour de certains classiques qu’on n’aurait pas imaginé revoir de sitôt comme le Nürburgring, Imola, Istanbul, et les premières en F1 du Mugello ou de Portimao.

Cette saison aura donc vu 17 Grand Prix organisés sur moins de six mois !

Une rétrospective F1 2020 avec deux nouveaux vainqueurs de Grand Prix et un nouveau poleman.

Pierre Gasly et Sergio Pérez en vainqueurs

Cette rétrospective F1 2020 nous permet également de mettre en avant deux nouveaux lauréats au palmarès des vainqueurs de Grand Prix de F1. En effet, les prémisses de la saison 2020 dessinaient clairement le contour de celle-ci : une domination Mercedes sans partage. Qui plus est, la Ferrari version 2020 est à la rue et ne peut faire compétition avec les Top Teams habituels Mercedes et Red Bull. Ainsi, à moins de changements rocambolesques, les victoires se joueraient entre Hamilton, Bottas, voir Verstappen (Albon étant trop en difficulté). L’écurie allemande a fait preuve d’innovation pour accroître son avance et écœurer les autres compétiteurs avec entre autres l’introduction de son DAS (devenu illégal à partir de 2021).

Cocorico !

Toutefois, nous avons pu avoir ces événements rocambolesques à deux reprises : d’une part à Monza, lorsque Gasly au prix d’une stratégie qui était initialement vouée à l’échec (changement de pneus juste avant la sortie de la voiture de sécurité) s’est transformée en coup de maître. Pour cause, si la voiture de sécurité est sortie, la voie des stands, elle, est restée fermée. Dommage pour Hamilton, leader, qui s’est engouffré à ce moment là et a dû essuyer un stop and go. Ajoutez cela au drapeau rouge provoqué par Leclerc un tour après le restart, Gasly repartait troisième avec Hamilton (devant effectuer sa pénalité) et Stroll devant lui. Les étoiles étaient alignées pour le français qui met fin à l’hégémonie de victoire française depuis Panis en 1996, soit « 24 ANS, 3 MOIS ET 18 JOURS APRÈS OLIVIER PANIS ». On en a encore des frissons d’entendre les commentaires de Julien Fébreau résonner dans nos oreilles ! Pour revoir notre article sur le Grand Prix d’Italie 2020, c’est ici.

Une première victoire en 10 ans de carrière !

Et quand Verstappen abandonne et que Mercedes se plante (l’erreur est humaine !), ça ouvre la voie aux autres, comme à Sakhir. Perez, qui repart 18ème à la fin du premier tour, victime d’un freinage raté de Leclerc, réalise une remontée avec sa compétitive Racing Point sur le tracé court et rapide (moins d’une minute le tour !) de Bahreïn. Russell domine pourtant l’épreuve d’une main de maître en remplaçant d’Hamilton atteint de la COVID-19. Quitte à humilier Bottas (« LA HONTE POUR BOTTAS », oui on aime également entendre Jacques Villeneuve et son franc parlé). Mais Mercedes se trompe au jeu du double arrêt, chausse les mauvais pneus sur la voiture de Russell, plombe l’arrêt de Bottas, et doit repartir dans le peloton. Il reste encore de nombreux tours à effectuer et Russell remonte dans le classement. Mais une crevaison à une dizaine de tours de la fin l’oblige à retourner encore une fois aux stands, ruinant sa seule chance de victoire ou podium cette saison. De quoi faire le bonheur de Perez qui s’était défait de son coéquipier Stroll et d’Ocon sur une stratégie décalée.

Une pole pour Stroll !

Mais Racing Point, surnommée par certains Mercedes rose, a également été l’auteure d’une pole position à Istanbul en Turquie. Sur un tracé qui pouvait faire office de patinoire ce weekend là (en cause la pluie tombée et le froid stambouliote), les Mercedes sont à la peine en qualifications. Pas les Racing Point qui caracolent en tête. Stroll semble bien à l’aise dans ces conditions comme il a pu le montrer par les saisons précédentes et s’offre sa première pole position. S’il domine aisément le début de la course, un problème technique le fera chuter au classement, pour finir loin du podium.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Un nombre inédit de pilotes sur le podium.

13. 13 pilotes sur les 20 inscrits ont inscrit au moins un podium. Ça ne s’était plus vu depuis 2012 et ses 7 vainqueurs différents en 7 courses. Parmi les nouveaux lauréats, on peut compter Norris lors de la première course en Autriche, mais aussi Albon (Toscane et Bahreïn) et Ocon à Sakhir.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

De nouveaux records

Cette année a été l’année des records. Ces records établis principalement par Schumacher qui semblaient inatteignables jusqu’à il y a peu. Ces records qu’Hamilton est venu égaler ou même dépasser. Non seulement il égale le nombre de titres mondiaux de l’allemand (7 couronnes), mais dépasse aussi le nombre de victoires (95). Le britannique a égalé lors du Grand Prix de l’Eifel, au pays de Schumi. Il a aussi largement battu le nombre de podiums de l’allemand, portant désormais son total à 165 podiums.

Du côté des autres records, Pérez a battu un record avec sa victoire surprise à Sakhir : celui du plus grand nombre de Grand Prix disputés avant sa première victoire : 190. Il dépasse de loin le record établi alors par Webber en 2009.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Enfin, côté français, Gasly s’est octroyé un nouveau record national. Le 6 septembre 2020, à 24 ans, il est devenu le plus jeune vainqueur français en F1, devançant Prost qui avait signé sa première victoire à 26 ans. Il avait déjà battu le record du plus jeune français à monter sur un podium l’année dernière au Brésil.

Rétrospective F1 2020 v. 1980.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Il faut remonter à 1980 pour voir Ferrari si bas au classement des constructeurs. La Scuderia a fini l’année à une pénible 6e place avec un Vettel à la déroute qui se savait depuis le début mis sur la touche par les rouges dès la fin de la saison. Seul lot de consolation, les quelques podiums glanés et quelques belles performances en qualifications notamment du côté de Leclerc.

L’image de la rétrospective F1 2020 : Romain Grosjean, Grand Prix de Bahreïn.

Cette rétrospective F1 2020 ne serait pas complète sans ces images qui ont fait le tour du monde, voir la une des journaux. Ces images de Grosjean dont la Haas s’encastrait en direct dans le rail après le départ et de voir sa voiture explosée formant une boule de feu et laissant planer le doute sur sa santé. Un accident d’une rare violence jamais vue dans l’ère moderne de la F1. A cet instant, le silence se crée chez les fans, chez les pilotes (certains ayant vu cette boule de feu dans leurs rétroviseurs), à l’image d’un Leclerc effrayé à la radio, chez les écuries, les commentateurs, etc. Les « vieux démons » des accidents de Bianchi et d’Hubert pas si vieux refont surfaces. Puis au bout d’environ deux minutes, ces images qui rassurent le monde entier d’un Grosjean miraculeusement sur ses jambes marchant vers la voiture médicale et semblant en bonne santé. Le constat est vite fait, le pilote souffre de quelques brûlures aux mains et aux chevilles. C’est sur ces images que la carrière en F1 du français s’achève, Grosjean étant forfait pour les deux derniers Grand Prix de la saison.

Cette saison de F1 version 2020 aura été à l’image de l’année que nous avons tous vécu : inédite en tout point. Nous avons dû nous habituer à bien des changements et la F1 et les organisateurs n’ont pas manqué de créativité pour sauver cette saison comme une seule séance d’essais libres à Imola, un tracé inédit à Sakhir, etc. des podiums et des victoires inattendues. Si Mercedes a dominé les débats une fois de plus, le spectacle n’a pas été en reste.

Quel est selon vous le moment fort de la saison 2020 ?

Crédits photos : Formula 1

Total
0
Shares
Previous Post

Essai Ford Puma ST : Bananarama !

Next Post

2020 dans le Rétro

Related Posts