A la découverte de la nouvelle Nissan Leaf

Commençons cet article par un petit Le saviez-vous. Le saviez-vous ? J’ai essayé un petit paquet de voitures électriques, des plus courantes aux plus cheloues, mais je n’ai jamais conduit de Leaf. De fait, la seule fois où j’ai roulé dedans, c’était début 2011 où, par un concours de circonstances particulièrement hasardeux, je me suis retrouvé sur le siège passager d’un des tous premiers modèles immatriculés en France sur le routier de Montlhéry. Mais de kilomètres parcourus à son volant, il n’y en eut point -en même temps, j’avais 16 ans.

Et il n’y en aura toujours pas aujourd’hui, puisque j’assiste à la présentation purement statique de la nouvelle Leaf. Un modèle tout droit venu du Japon (d’où le volant à droite), venu prendre quelques heures la pose dans un studio marseillais. Forcément, j’ai répondu présent. Cette nouvelle Leaf, donc ! Celle qui doit remplacer la voiture électrique la plus vendue de tous les temps -300 000 exemplaires en 7 ans tout de même. Alors ce qui interpelle en premier, c’est que cette Leaf ressemble à 95 % du reste du marché automobile. Fini, les phares globuleux ! Ciao, le groin avec la trappe de recharge au bout ! Adios, les feux courant le long du hayon ! Cette seconde itération se dote d’un dessin infiniment plus classique, reprenant tous les codes des dernières créations Nissan : la calandre en V, les optiques effilées, le montant C en aileron de requin (assez grossier, dommage), les feux en boomerang… Du coup, si on enlève les badges « Zéro Emission » des portes et du hayon, on pourrait tout à fait croire à une nouvelle Pulsar. C’est d’ailleurs un objectif clairement assumé par les équipes de la marque : rendre la voiture moins clivante. Et c’est réussi : la nouvelle Leaf présente bien, classique et moderne à la fois. Les flancs particulièrement abrupts sur les photos officielles me faisaient un peu peur, mais passent bien mieux en vrai ; au contraire, le porte-à-faux avant aurait clairement gagné à être un chouille plus court. Terminons sur un détail sympa : la calandre cache une sorte de revêtement conique bleu foncé, qui joue très bien avec la lumière et donne un côté original sans tomber dans le tape-à-l’œil. Côté chiffres, la p’tite dernière prend 4 cm en longueur (4.49 m), 2 en largeur (1.79 m) et en perd 1 en hauteur (1.54 m).

Même schéma pour l’intérieur : pas de fantaisies, on fait dans le sobre et l’efficace. Mêmes causes mêmes conséquences : ça laissera peut-être pas un souvenir impérissable, mais ça fait le job. Certaines pièces sont reprises de l’ancienne, à l’image de la commande de clim ou de la sorte de champignon du sélecteur de vitesses (très agréable à manier, ceci dit). Tout le reste est nouveau : le volant, l’instrumentation semi-digitale, l’écran central de 7 pouces, tout tout tout. Les centimètres gagnés profitent surtout au coffre, qui passe à 435 litres (+ 65 L !), même s’il continue de souffrir d’une très importante marche lorsque la banquette arrière est rabattue. De même, le système hifi Bose engendre toujours un caisson de basse assez moche et pas pratique du tout.

Cette nouvelle Leaf a beau reprendre la même base que la version précédente, il n’empêche que quasiment tout a été revu. La batterie d’abord qui, si elle garde le même encombrement et le même poids qu’auparavant, passe de 30 à 40 kWh, promettant une autonomie NEDC de 378 km. Prudentes, les équipes Nissan tablent sur 300 kilomètres réels. Cette batterie envoie du jus à un nouveau moteur, qui passe de 109 ch/254 Nm à 150 ch/320 Nm. Et ça, ça promet d’envoyer du pâté : à titre de comparaison, une 308 GTi de 270 ch en propose 330 –et Ancelin peut vous assurer que ce n’est pas un veau. Pour recharger tout ce beau monde, Nissan continue de faire confiance au standard ChaDeMo pour la charge rapide à 50 kW, promettant 80 % d’autonomie en 40 minutes. Pour le reste, la marque passe au Type 2 : pour une recharge complète, il faudra compter entre 21 h via une prise 220V et 7 h si vous branchez votre Leaf à une Wallbox 32A.

La Leaf se met aussi à jour niveau tech. En fer de lance, les systèmes ProPilot et l’ePedal. Le premier désigne un système d’assistance à la conduite, regroupant régulateur adaptatif, maintien en voie, correction active de la direction en cas de franchissement de ligne blanche et pilotage automatique en embouteillage. On retrouve aussi un stationnement autonome, capable de gérer vitesse et direction. Concernant l’ePedal, j’étais un peu plus sceptique : le communiqué de presse annonce que cette innovation permet de conduire en utilisant seulement la pédale d’accélérateur. Le problème, c’est que plusieurs VE peuvent d’ors et déjà être conduits de cette manière –je pense ici à la BMW i3 et à la Tesla Model S, grâce à leurs puissants freins régénératifs. Mais Nissan tient effectivement quelque chose de nouveau, puisque cette ePedal peut actionner les étriers de freins, là où il fallait encore appuyer sur la pédale de frein pour immobiliser les autres voitures électriques. Il faudra que je teste, ça m’intrigue beaucoup…

Terminons par les prix, qui sont…pour l’instant inconnus. La grille tarifaire devrait être dévoilée avant le réveillon, mais, en attendant, on peut vous donner deux infos : la version de lancement blindée d’options, baptisée 2.Zéro, est affichée à 36 990 € hors bonus et batterie incluse. Un tarif étonnant, puisque très semblable à la version haut de gamme actuelle, technologiquement très loin et à qui il manque 10 kWh de batteries. Le progrès, les enfants, le progrès ! La deuxième info, c’est que Nissan va très probablement abandonner le schéma de location de batteries, puisqu’il ne représente que 5 % des ventes de Leaf actuelles. Renault se retrouve donc tout seul…

Voilà donc ce qui pouvait être dit sur cette première découverte de la nouvelle Leaf. Côté concurrence, elle se retrouvera face à la Volkswagen e-Golf, plus chère (39 560 € hors bonus) et qui vous emmènera moins loin (200/220 km réels) ; mais elle se retrouvera également face à la Hyundai Ioniq EV, disposant elle aussi d’environ 220 km d’autonomie mais nettement moins chère que la VW, à 35 850 € hors bonus. Pour les autres, chaque jour qui passe semble nous éloigner de plus en plus de l’Opel e-Ampera, tandis que les premières Tesla Model 3 arriveront d’ici un an. Quant aux Mercedes EQA et VW I.D., elles ne seront pas là avant 2019/2020. Puisque les livraisons de la Nissan commencent en février, ça laisse lui un sacré boulevard. Plus jolie, plus d’autonomie et tarif serré, ça sent bon les beaux chiffres de vente…

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux / Illustration 3D : Nissan

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