Maurice a essayé l’Aygo, Philippe a eu la C1 et aura la Twingo en Septembre, et vous retrouverez bientôt sur le site l’essai de la 108, testée par votre serviteur. Vous l’aurez compris : le segment des mini-citadines est en pleine effervescence. Il existe en revanche une autre voiture disponible sur le marché et qui brille par sa discrétion : la Hyundai i10. Et c’est dommage car elle représente une proposition de tout premier choix, comme je l’ai découvert en passant quelques jours en sa compagnie.
La vie est dure lorsqu’on est une petite citadine qui n’a ni lion, ni chevron, ni losange sur sa calandre. D’autant plus en 2014 où les 4 ténors du segment A (j’ai nommé les triplettes C1/108/Aygo et la Twingo) se renouvellent toutes. C’est donc dans ce cadre pas forcément très favorable que Hyundai a lancé il y a déjà quelques semaines la deuxième génération de sa citadine, l’i10.
Première affirmation : la voiture présente bien. Oubliez la fadeur et la tristesse de la première i10 de 2008, la nouvelle propose un style bien plus dynamique et bien plus séduisant. Si le profil assez haut et presque monovolume rappelle le monde des monospaces (en même temps, avec 1,5 m de haut, elle s’en rapproche), l’avant, avec ses phares effilés, sa prise d’air trapézoïdale et ses LEDs soulignant les antibrouillards, respire le dynamisme. Même constat à l’arrière malgré sa forme très verticale, où les feux s’inspirent de la DS 3 des blocs avant avec leurs petites pointes, tandis que les plis de carrosserie autour des antibrouillards élargissent visuellement la voiture. Les jolies roues de 14’’ apportent une touche de chic à l’ensemble. Et que dire de ce pimpant Bleu Montano Sky, certes pas spécialement discret, mais qui a l’immense avantage de ramener des couleurs dans notre bien triste paysage automobile. [En parlant de couleur, je voudrais juste faire un petit aparté sur une des couleurs du teintier : proposer un bleu foncé, c’est bien. Mais l’appeler « Morning Glory »… Très distingué, très classe, bravo (les enfants, n’allez pas chercher ça sur Google).] Un style dynamique et valorisant : je l’avais déjà dit lors de mon essai de la Kia pro_cee’d, mais c’est une confirmation, les coréens savent maintenant faire de belles voitures qui donnent envie (particulièrement le matin).
A l’intérieur cependant, c’est la sobriété qui l’emporte, avec des lignes sages, et, malgré les placages et la sellerie bleue, une certaine austérité générale. Les plastiques sont certes tous en plastiques durs mais la qualité perçue est plus que satisfaisante, même si on peut chipoter devant quelques (rares) ébavurages pas très soignés. Un bon point pour une citadine : l’habitacle regorge de rangements, très pratiques lorsqu’on veut se vider les poches. Quant à l’habitabilité, 4 adultes peuvent prendre place sans peine, et les 5 portes favorisent l’accès à bord. Le coffre est lui d’une contenance honnête au vu du gabarit de l’auto, et –bonne surprise- une vraie roue de secours se cache sous le tapis. Sans compter qu’en cas de besoin, les dossiers et les assises (rare !) peuvent se rabattre en 2/3- 1/3, de quoi permettre d’enfourner un vélo sans souci. De plus, il faut prendre le temps de se pencher sur la liste des équipements : notre exemplaire disposait de 4 vitres électriques, de la climatisation automatique, de l’accès et démarrage mains-libres, du Bluetooth, du GPS (malheureusement non intégré, à la manière d’une VW up!), du radar de recul (dont les capteurs ne sont pas peints ???), de l’aide au démarrage en côte, d’un régulateur/limiteur de vitesse… Une dotation impressionnante pour une si petite auto, et beaucoup de ses concurrentes ne peuvent pas en dire autant. Deux seules remarques : les contre-portes arrière me semblent un peu laids, et je trouve dommage que le combiné GPS ne serve pas de support à l’infotainment général, comme ce qui se trouve sur la VW up!. On doit donc composer avec le petit écran de la planche de bord et les molettes pour naviguer dans les menus et trouver de quoi agrémenter –musicalement parlant– vos trajets, même si la qualité du système audio, tout juste moyen, ne vous filera pas de frissons particuliers.
Trajets, tiens, parlons-en. Les premiers kilomètres au volant de l’i10 peuvent se révéler assez folklo, principalement dû à la pédale d’embrayage la plus molle au monde, au point de patinage le plus introuvable au monde et à la pédale de frein la plus dure au monde. Du coup, les probabilités de caler aux démarrages et de piler au feu suivant sont assez élevées. Mais ces petits points s’acquièrent très facilement, et, une fois ce cap passé, on se rend compte que cette i10 est sacrément agréable à conduire. Sur les 2 motorisations disponibles (un 1.0l 3 cylindres de 66 ch et un 1.2l 4 cylindres de 87 ch, les deux carburant au sans-plomb), nous avions la plus pêchue, accompagnée d’une boîte mécanique à 5 rapports. Le premier point à relever est l’insonorisation : les bruits mécaniques sont incroyablement bien filtrés, laissant seulement passer quelques bruits de roulements et/ou aérodynamiques. Le résultat est assez incroyable comparé aux performances de ses concurrentes sur ce point. Deuxième point : sa tenue de route. Même si la direction ne vous donnera absolument aucun ressenti sur ce qui se passe sous les pneus, la petite Hyundai reste collée au sol, s’offrant des vitesses de passage en courbe frisant l’insolence par rapport à des modèles bien plus musclés, le tout sans quasiment aucune prise de roulis. Qu’est-ce que ce serait cool d’avoir une petite bombinette sur cette base… Cerise sur le gâteau, ces exploits sont obtenus en préservant malgré tout un confort plus que correct. En ville, l’i10 se sent bien entendu à la maison : le moteur fait preuve d’une certaine vivacité sur les 3 premiers rapports, la direction très assistée et le rayon de braquage correct rend les créneaux ridiculement faciles, tandis que son petit gabarit permet de se faufiler dans les petites rues sans le moindre souci.
Mais les qualités de la petite Hyundai ne s’arrêtent pas à l’environnement urbain, puisqu’elle fait preuve d’une polyvalence très appréciable. Alors, bien entendu, n’espérez pas avoir un monstre de puissance entre les mains, mais atteindre (et se maintenir) à 130 km/h ne sera qu’une formalité. A cette vitesse, le bruit ambiant est –comme dit plus tôt- extrêmement bien contenu, la voiture est peu sensible au vent latéral, il y a juste la direction un poil trop sensible qui peut vous surprendre à trop tourner lorsque, par exemple, vous voulez doubler. Pas de souci non plus sur les départementales où le voyage se fera en toute quiétude, et même avec un petit sourire en coin de lèvres grâce à ce châssis du tonnerre…
Mais venons-en aux tarifs. Ce segment des mini-citadines est ultra-concurrentiel, où le prix d’achat est un critère déterminant et où quelques centaines d’euros peuvent faire la différence. A ce jeu-là, la Hyundai i10 ne se débrouille pas trop mal. Alors, certes, elle débute sous les 10 000 €, mais la pauvreté de l’équipement de cette version (pas de plip…) indique bien qu’elle n’existe que pour afficher un prix plancher et rameuter le client en concession. Cependant, dès le deuxième niveau de finition, vous avez le principal (radio, plip, rétros électriques, sièges conducteur réglable en hauteur…), et ce dès 10 860 € avec le 1.0l. Quant à mon modèle, full options, il s’affichait à 14 360 €, ce qui reste très correct au vu de la tonne d’équipements à bord. Pour vous donner une petite idée, une 108 similairement équipée et motorisée vous coûtera aux alentours des 15 700 €… Et, pour ce prix-là, vous aurez une voiture 19 cm plus courte (3,475 m pour la 108 vs 3,665 pour l’i10), un plus petit coffre, une place assise en moins et des fenêtres arrière à compas. C’est vous qui voyez.
Une bouille craquante, un rapport prix/équipement compétitif, un habitacle spacieux et des qualités dynamiques dignes du segment supérieur : l’i10 fait mieux que se débrouiller, et propose une offre qui permettra de vous démarquer et d’avoir ce sentiment si gratifiant de se dire « j’ai fait le bon choix ». Quant à moi, j’attends une version de 120/130 ch capable de taquiner la Swift Sport avant de signer…
Merci à Hyundai France pour l’aimable prêt !
Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux
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