Pour la 208, comme pour toutes les voitures à mi-carrière, la case restylage s’impose. Au programme : des retouches esthétiques bien évidemment, mas aussi de belles évolutions moteur.
Paris 2012, Mondial de l’Automobile. Grosse ambiance sur le stand Peugeot, qui dévoile sa nouvelle citadine, la 208. L’enjeu est de taille, non seulement à cause des chiffres de vente prévus, mais également parce que c’est à la petite citadine que revient le rôle d’étrenner le nouveau style Peugeot : calandre trapézoïdale, optiques griffées, et, bien sûr, le fameux i-Cockpit et son petit volant. Les couleurs de lancement ? Un gris-rose et un bleu foncé. Sur le stand d’en face, Renault présente également sa nouvelle Clio, qui, ô hasard, inaugure elle aussi le nouveau style Renault. Au programme : des courbes sensuelles, un logo XXL, sans oublier un Rouge Flamme à se pâmer. Crotte de bique, se disent les responsables Peugeot. Il est vrai qu’en termes de charisme, la Clio met une petite claque à la 208. Est-ce la seule raison de chiffres de vente quasiment toujours derrière la Renault ? Probablement pas, mais ça a peut-être joué. Le restylage de mi-vie a donc permis aux équipes Peugeot de se pencher sur la citadine et de lui insuffler un peu plus de peps.
Première chose qui saute aux yeux : la couleur. La 208 « phase 2 » inaugure trois nouvelles teintes : un Orange Power (certes un peu voyant, mais qui ne tombe pas dans le mauvais goût pour autant et qui permet de répondre à Renault sur le domaine des coloris pop), et deux nouveaux gris « texturés », presque mats. Des coloris qui, je dois l’admettre, m’ont bien plu : ils ne tombent pas dans le vulgaire/bling comme pourrait le faire un noir mat, mais attirent l’œil tout en restant chic et sobre. De plus, ils sont, d’après Peugeot, peu sensibles aux rayures et l’entretien ne nécessite pas de soin particulier (petit bonus : ces deux peintures texturées ne sont réalisées qu’à l’usine de Poissy. Cocorico, vous soutenez l’industrie et l’emploi français avec cette option à 700 €). La calandre redessinée et élargie peut également être affublée de barrettes vertes ou blanches. Les feux passent à la mode des fonds fumés, tandis que les optiques sont un peu plus affutées. Le bouclier gagne également en dynamisme, avec de nouveaux antibrouillards joints par une baguette noire. De quoi assoir et élargir visuellement la voiture. A l’arrière, les feux adoptent les trois fameuses griffes, typiques des dernières créations de la marque. Des retouches discrètes donc, mais qui dynamisent la petite Peugeot et lui permettent de se relancer pour la seconde partie de sa carrière.
A l’intérieur, cependant, c’est beaucoup beaucoup beaucoup plus discret. A peine remarquera-t-on de nouveaux bandeaux de planche de bord, repris du 2008. La vraie nouveauté concerne l’écran, qui adopte une nouvelle version du SMEG, déjà vu sur la 308. Sur la citadine, on trouve en outre une meilleure connectivité avec son téléphone, grâce au MirrorScreen. Enfin, en théorie : j’avais pendant l’essai deux portables, un Windows Phone et un iPhone 4S. Aucun des deux n’a fonctionné. Pourquoi ? Parce que le MirrorScreen n’est compatible qu’avec un nombre ridiculement faible de mobiles tournant uniquement sur Android. Pour les Apple, il faudra attendre une MAJ CarPlay d’ici la fin de l’année…et qui ne prendra en charge que les iPhone 5 & ultérieurs. Et pour les Windows Phone, heu… Un jour, peut-être. Qui sait.
A part ça, donc, aucun changement à signaler. Le petit volant est toujours là, les compteurs surélevés aussi, et, encore une fois, ni ma charmante copilote ni moi-même n’ayons eu absolument aucun souci à se trouver une bonne position de conduite tout en ayant une lisibilité parfaite des aiguilles. Il faut arrêter avec cette histoire les enfants. Concernant le coffre et les places arrière, ils sont, eux, dans la bonne moyenne du segment.
Mais les nouveautés ne sont pas toutes visibles. Peugeot a en effet profité du restylage de la 208 pour y glisser sous son capot toutes les dernières motorisations du Groupe. C’est ainsi que les 3 cylindres essence PureTech et les tout nouveaux diesels BlueHDi font leur apparition. C’est donc à bord d’une PureTech 110 à boîte mécanique que nous commençons notre voyage. J’avais hâte de voir ce qu’il avait dans le ventre : que ce soit à bord d’une 308, d’un Cactus ou d’une DS 3, tout le monde s’accorde à le trouver parfait. Sans surprise, je me rajoute à la (longue) liste des fans, tant j’ai adoré conduire la petite 208 équipée de ce petit bloc essence, tantôt souple et discret en bas des tours –idéal pour la ville-, tantôt vif et pétillant quand les routes se font plus sinueuses. De plus, il est secondé par une commande de boîte qui a le bon goût d’être bien guidée sans trop accrocher. Un moteur qui convient parfaitement au châssis de la Peugeot, qui accepte sans broncher de se prendre au jeu. Le petit volant et la direction précise en rajoutent une couche dans le domaine « plaisir de conduite ». Faut-il préciser que j’ai passé un excellent moment à son volant ?
C’est donc tout excité que j’ai changé de monture à mi-parcours pour prendre place à bord d’une PureTech 110 équipée de la toute nouvelle BVA6 Aisin. A noter que nous avions également droit à une nouvelle version, apparue avec ce restylage. Dénommée GT Line, elle rajoute un certain nombre d’éléments sportifs : détails de calandre rouge, sièges enveloppants, volant à troutrous, surpiqûres rouges un peu partout dans l’habitacle. Dommage cependant qu’elle entraîne la XY dans sa tombe. Mais venons-en à la conduite. Si j’étais paresseux, je me contenterais d’insérer un lien vers l’article de Gabriel sur la DS 3 équipée du même bloc et de la même transmission, tant il m’ôte les mots de la bouche. J’ai moi aussi trouvé une baisse du dynamisme global avec la BVA, qui a l’air de profiter de la rondeur du PureTech pour monter autant de rapport possibles pour ensuite se mettre au repos. La conduite s’en retrouve plus coulée, plus douce. Pour s’amuser un peu plus, il faut donc obligatoirement sélectionner le mode Sport qui permettra à la BVA6 se sortir de sa léthargie et ainsi rendre la Peugeot plus vivante. Côté conso, les essais presse sont rarement synonyme d’éco-conduite, mais j’ai cependant réussi à garder la conso moyenne des deux versions sous les 8l/100km. De quoi promettre un bon gros litre de moyenne en moins dans la vie courante.
Le lendemain, une petite excursion en diesel était prévue. Deux versions du nouveau BlueHDi 100 nous attendaient : la version « normale » et la « Ultra Basse Consommation ». Vous savez, celle qui a établi un record de 2l/100km sur anneau de vitesse en début d’année. Le plus bluffant, avec cette dernière version, c’est l’absence totale de différence avec la BlueHDi 100 « normale » sur le plan des sensations de conduite : on pourrait s’attendre à un truc asthmatique, sacrifiant sans aucun remord le moindre frisson sur l’autel de la performance énergétique, mais on en est loin et c’est tant mieux. La voiture reprend sans souci, permettant de dépasser en sérénité. La conduite en ville ne pose pas beaucoup plus de souci, avec un bloc plutôt souple et bien élevé. Alors, forcément, vous allez me demander si le gain en conso est vraiment perceptible. J’ai du coup fait un test pas du tout scientifique et pas du tout reproductible, mais qui –j’espère- a un fond de vérité : j’étais à bord de la version basse conso, tandis que, dans l’autre 208, Soumaya-la Carista et Kwamé-Planète GT alternaient conduite et prises de vue dynamiques dans un environnement vallonné et sinueux. A la fin, et avec toutes les précautions dues aux conducteurs et aux styles de conduite différents, l’ordinateur de bord de la basse conso m’indiquait 6l/100km contre 6,7l/100km pour la version normale. Mais bon, et ce malgré la bonne éducation de ces diesels, les claquements, vibrations et grondements sont quand même perceptibles…et cette question s’insinue dans notre esprit : « à quoi bon acheter une citadine diesel quand d’aussi bons blocs essence sont disponibles ? »
Cependant, si le PureTech 110 a bien un défaut, c’est son prix : il faudra débourser au minimum 19 050 € pour en profiter. Le fait de ne le proposer que sur les trois plus hautes finitions n’arrange certainement pas les choses… A part ça, la 208 s’offre à partir de 12 600 € avec…pas grand chose dedans. Pour avoir le détail complet des tarifs, vous pouvez cliquer ici ou faire un tour sur le configurateur Peugeot.
Esthétique rafraîchie, connectivité dans le coup, gamme complète, moteurs à la pointe & plaisir de conduite présent : tous les ingrédients ont bien l’air d’être réunis pour assurer à la petite 208 une deuxième partie de carrière aussi (voir plus) florissante que la première ! Une petite auto qui le mérite, assurément.
Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux.
Un grand merci à Peugeot pour l’invitation !
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