Essai : pourquoi le Lexus UX 250h est une vraie Lexus

En voilà une bonne question. Est-ce que l’UX 250h, le petit crossover de la marque, est une vraie Lexus ? Et puis d’abord, c’est quoi, une vraie Lexus ? Essayons d’y voir plus clair ensemble…

Une vraie Lexus, ça a…

…un style pour le moins particulier

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il est inutile de nier : les Lexus ont un style…bien à elles. Si je trouve les berlines très réussies (ES 300h ! LS 500h !), j’avoue avoir un peu plus de mal avec les SUV. Le RX, passe encore, mais le NX me fait quand même saigner des yeux. Et l’UX, avec sa silhouette pour le moins originale, partait assez mal -d’autant plus que j’ai récupéré une finition F-Sport, encore plus agressive que le reste de la gamme. Mais vous savez quoi ? Je l’aime bien, cet UX. Déjà grâce à la couleur, un superbe Blanc Nova ultra lumineux (compliment écrit par un mec qui n’aime pas les voitures blanches). Pour le reste, oui, ça part un peu dans tous les sens, les arches de roues sont…étonnantes, mais l’ensemble passe. J’aime bien l’originalité des feux arrière, joints par un bandeau parfaitement uniforme, qui se terminent sur une sorte d’ailette. Du jamais vu, mais pas spécialement désagréable. Et puis le communiqué de presse annonce que ça améliore l’aérodynamisme et la stabilité lors de fortes bourrasques. Que demande le peuple ?

…une finition aux p’tits oignons

Une chose à savoir : les communiqués de presse Lexus sont incroyablement ampoulés. A en croire les gens de la comm’, chaque voiture qui sort des chaînes de production est le résultat de techniques ultimes mêlant savoir-faire millénaires et toutes dernières avancées de l’ingénierie, utilisées par des “maîtres artisans” pour créer un véhicule absolument parfait blablabla. Je suis sûr qu’ils seraient capables de prétendre que le mécanisme d’ouverture de la boîte à gants relève d’une technique ancestrale issue du protocole de la cérémonie du thé et uniquement maîtrisée par trois mecs dans le monde. On se relaxe, les mecs. Mais force est de constater que tous ces éléments (qu’ils soient vrais ou non) se rejoignent pour former un habitacle impressionnant de qualité. Et beau. Les fauteuils, tendus d’un superbe cuir rouge, sont aussi plaisants à voir que confortables sur le long terme ; les matériaux utilisés, par leur qualité, leur confection, leur assemblage, ne méritent que des applaudissements.

…un écran central absolument désastreux

Eh oui. Que serait une Lexus sans cet immonde écran central ? Enfin, immonde, je vais un peu vite en besogne. Car elle est belle, cette dalle ! Très fine, très large, avec l’habituelle horloge à aiguille sur la gauche. Tant que le contact n’est pas mis, rien à dire. Mais quand on l’allume… Les graphismes sont d’une autre époque, l’info-trafic déconne à balle, l’ergonomie est affreusement compliquée. Et puis ce pad, quoi. Pour ceux qui ne sont pas au courant, l’écran central n’est pas tactile (de toute façon, il est implanté trop loin pour être efficace) et ne se contrôle pas non plus via une molette genre iDrive BMW. Non, Lexus a préféré confier cette tâche à un pad tactile sur la console centrale, un peu comme sur votre ordinateur portable. Seulement voilà : la navigation dans les menus avec ledit pad est fort peu aisée, d’autant plus que lesdits menus se superposent les uns sur les autres sans grande logique. Bref, on quitte la route des yeux bien trop longtemps, on s’énerve, on perd du temps : j’aime pas. Sans compter qu’une UX (User Experience – expérience utilisateur pour les LV2 slovène) pourrie sur une voiture qui s’appelle…UX, c’est quand même assez cocasse.

Mais ! Hourra ! Bonne nouvelle ! L’écran central de l’UX est désormais compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. On peut donc dire bye à l’ergonomie d’un autre âge 🙂 ma voiture d’essai n’était pas encore mise à jour mais ça ressemble à ça :

…tout plein de petites attentions

Ah, on arrive à mon point faible : les petites attentions. Pour les plus assidus d’entre vous, j’y avais déjà consacré un paragraphe entier dans l’essai de la LS 500h, preuve s’il en est de mon attachement à ces petits riens. Bon, bien sûr, un crossover à 35 000 € ne peut décemment pas avoir la liste complète des raffinements d’une limousine coûtant 100 000 € de plus. Mais quand même ! Prenons le discret halo de lumière émanent les poignées lorsqu’on s’approche de nuit. Le siège et le volant qui s’effacent pour améliorer votre entrée/sortie de la voiture. Les sièges chauffants/ventilés et le volant chauffant automatiques. Les vitres qui montent et descendent à une vitesse jamais vue, le tout dans le silence le plus complet. Et tant d’autres petits détails invisibles qui s’efforcent à vous rendre la vie plus facile. Ce qui nous arrange, car une vraie Lexus a également… 

…un imbattable agrément de conduite

Là non plus, pas une grande surprise. L’UX était la quatrième Lexus à être passée entre mes mains et les quatre avaient pour dénominateur commun une douceur de conduite absolue. Les raisons ? Elles sont multiples. L’UX repose sur la dernière génération de plate-forme (la GA-C, pour être précis) du groupe Toyota, ce qui lui assure une rigidité absolument optimale de la caisse. Et une caisse rigide, ça veut dire un comportement routier aux petits oignons et des vibrations hyper contrôlées. Et des vibrations hyper contrôlées, ça veut dire moins de bruit et moins de perturbations dans l’habitacle. Le contraire aurait été plutôt choquant, étant donné la quiétude qui berce les occupants de l’UX.

Car oui, tout est tout doux dans l’univers du petit Lexus. L’insonorisation est aux petits oignons (à l’exception d’un petit détail que je traiterai un peu plus tard), la direction est légère juste ce qu’il faut, les suspensions font un travail formidable (à noter que ma finition F-Sport Executive apporte un système adaptatif, sans doute pas étranger à ce ressenti), la conduite est d’une fluidité sans faille. Pour ce dernier point, il convient de saluer le perfectionnement l’énième génération du système hybride Lexus (car oui, l’UX est uniquement disponible en motorisation hybride) : aucun à-coup, transitions électrique/thermique imperceptibles, calibration de la pédale de frein absolument parfaite. Strictement rien à redire.

Mais ce n’est pas pour autant que l’UX est plan-plan ! Alors oui, la transmission lisse tout (c’est le principe même d’un train épicycloïdal) mais les 184 ch du groupe motopropulseur sont bien présents, aussi bien en reprises qu’en accélérations pures ; le 0 à 100 km/h réussi en 8.5 secondes est là pour en attester. Et pour reprendre l’argument du début du paragraphe, la caisse est suffisamment rigide et les suspensions font un travail assez remarquable, permettant de s’amuser quand même un peu dans les virages -seule reste la direction qui, même si elle se durcit en mode Sport/Sport+, reste tout de même un peu trop légère quand on hausse le rythme.

…une sobriété absolue

Comme on l’a vu dans le dernier paragraphe, le système hybride du groupe Toyota est une merveille de douceur. Mais n’oublions tout de même pas l’argument massue de ce type de motorisation : la sobriété ! Ainsi, après 525 kilomètres malheureusement passés l’écrasante majorité du temps dans une région parisienne engluée dans les grèves, l’ordinateur de bord m’indiquait une moyenne de 5.6 l/100 km de sans-plomb. Pas mal pour une voiture essence d’une tonne et demie coincée dans les bouchons !

…un rapport prix/qualité/équipement pas déconnant

55 490 €. Oui, dit comme ça, le prix facial de mon UX 250h est assez difficile à avaler.  Mais ! N’oublions pas plusieurs choses. La première, c’est que les concurrentes du Lexus s’appellent Audi Q3, BMW X2 et Volvo XC40. La seconde, c’est que mon exemplaire représentait le nec plus ultra de la gamme et est donc, par conséquence, rempli de machins futiles. Enfin, la troisième et dernière, c’est que l’UX vient de base avec une motorisation hybride et un équipement des plus complets. Ainsi, même la version d’entrée de gamme à 37 000 € dispose de série de projecteurs LED, de systèmes de sécurité dans tous les sens et d’une climatisation bizone. Au final donc, et lorsqu’on compare face à face le Lexus face à la concurrence, on se rend compte que le tarif demandé peut se justifier assez aisément.

(après, tout n’est pas rose non plus)

Je vais ici grogner quelque peu : deux particularités de mon UX m’ont plutôt agacé. La première, c’est la taille du coffre. Le Lexus UX 250h ne peut recevoir que 265 litres de chargement. 265 litres ! Pour une voiture de 4,50 mètres de long ! C’est ridicule ! Une Peugeot 208, plus courte de 45 cm, accueille 46 litres supplémentaires… On pourra me rétorquer qu’il existe un petit compartiment sous le plancher de coffre de 55 litres, mais la très faible hauteur de ce dernier me permettra pas d’y caser grand chose.

Le deuxième problème est beaucoup plus subtil. A plusieurs reprises, j’ai entendu une sorte de petit grognement saccadé lors des accélérations. Et par “grognement saccadé”, je veux dire “bruit de moteur essence accouplé à une boîte automatique à convertisseur” : quelque chose comme roaaaaaroaaaaaroaaaaa -comme si on passait des rapports, quoi. Or, le principe premier d’une boîte à train épicycloïdal est de ne pas avoir de rapport fixe ; c’est pour cette raison que, lorsqu’on accélère, le moteur a l’air de patiner dans la semoule. Ça ne fait pas roaaaaaroaaaaaroaaaaa, ça fait roaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Bizarre, mais pas inexplicable non plus ; après tout, mon UX avait bien des palettes au volant, chargées de faire semblant de passer des rapports (qui ne sont que des rapports de démultiplication prédéterminés).

Ce qui m’a beaucoup plus embêté, c’est que le fameux grognement était aussi audible…en mode 100% électrique. Fichtre. Mais d’où vient ce foutu bruit ? Après une intense recherche dans d’obscurs forums américains, j’ai enfin trouvé la source du problème : un petit bouton, à gauche du volant, avec “ASC” marqué dessus. Je l’avais bien vu, ce bouton ; mais je l’avais laissé enclenché, persuadé qu’il s’agissait d’un des innombrables systèmes de sécurité installés sur la Lexus -quelque chose comme “Active Stability Control” ou une autre connerie du genre. Raté ! ASC, ça veut dire “Active Sound Control“. Et c’est chargé de simuler le bruit d’un moteur thermique normal. Quelle horreur. Je ne suis pas loin de trouver cet ajout totalement contre-nature. T’as un train épicycoïdal, assume ton train épicycloïdal. Point. Mais non, Lexus a décidé de travestir la vérité avec un bidouillage et je trouve ça très décevant. Autant dire que je l’ai vite désactivé.

Mais bon, oublions vite ce petit détail pour nous concentrer sur le reste. Lignes uniques, qualité intérieure difficilement battable, douceur, silence & sobriété : aucun doute possible, l’UX 250h est bel est bien une vraie Lexus.

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

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