Essai Mazda Mx-5 Aki : le cabriolet en hiver, mode d’emploi

Vous faites peut-être partie de ceux-là, cette bande de fous talibans du “top-down” quelque soit la température extérieure et la météo, pourvu qu’il ne pleuve pas des trombes d’eaux (et encore j’en connais que ça n’arrête pas !). Ou alors vous faites partie des autres, ceux qui se demandent bien ce qu’il peut passer par la tête de cet hurluberlu qui se balade décapoté par temps gris et -3°C affichés au thermomètre. Une immersion dans la première catégorie à l’aide d’un petit mode d’emploi, ça vous dit ? C’est parti en Mx-5 Aki.

1/ Un cabriolet de caractère

C’est un peu comme dans une recette, on commence par les incontournables. L’incontournable sur le blog, au rythme d’un article par mois (j’exagère à peine), c’est la Mx-5. Et pour les mauvaises langues, même s’il est légitime de se poser ce genre de question, pas de faveur particulière de Mazda pour que son modèle phare tienne autant le haut du pavé parmi nos essais. Pour l’occasion, on repart pour un tour accompagné du nouveau 2.0 L 184 qui a pour ainsi dire ravi la planète automobile. Un moteur atmosphérique volontaire, prêt à monter dans les tours et qui fait la part belle à la performance puisqu’il a tout de même gagné 24 ch et surtout 0,8 secondes au 0 à 100 km/h ! Pour ces toutes dernières journées d’automne, Mazda a eu la présence d’esprit de me mettre à disposition un véhicule qui porte le nom d’une saison, l’automne donc (vous auriez trouvé tout seul mais bon, on aide un peu à la lecture au cas où). La Mx-5 Aki se pare donc de la teinte Eternal Blue Mica, qui avait également eu nos faveurs lors de notre échappée alsacienne (à relire ici), d’une capote marron et de jantes BBS 17 pouces inédites (différentes de celle équipant la ND RF First Edition, dont notre essai est aussi disponible sur le blog, ici). Une configuration sport-chic qui apporte une belle touche d’exclusivité à un modèle écoulé maintenant à plus d’un million d’exemplaires depuis 1989. Il doit d’ailleurs rester un ou deux modèles disponibles en stock chez quelques concessions. 110 exemplaires, plus rare qu’une Bugatti Veyron (ça le fait la comparaison ?). 

2/ Une bande de potes tous aussi fêlés que vous 

S’amuser seul au volant de sa voiture plaisir, c’est bien. S’amuser en groupe, qui plus est avec une bande de potes tous aussi fêlés que vous (sous-entendu prêts à rouler décapoté quelle que soit la météo du moment), c’est mieux ! Coup de bol, le beau pays que nous habitons (je laisse ça à l’appréciation de chacun), malgré sa tendance autophobe grandissante, regorge de clubs de passionnées en tous genres. Des amateurs de 206 à l’exclusif club Ferrari en passant par les centaines de clubs locaux de voitures anciennes, vous trouverez forcément LE club dédié à votre monture. En France, vous trouverez deux clubs principaux dédiés à la MX-5, dont le fameux Club MX-5 France avec qui nous avons passé le week-end à l’occasion du traditionnel “Winter Meeting” qui fêtait cette année sa 16ème édition.

La recette reste inchangée comme chaque année : enfiler son plus beau bonnet de Père-Noël et rouler décapoté le plus possible et ce malgré les températures négatives (jusqu’à -5°C par moments durant ce week-end glacial). Ce sont pas moins de 37 membres à bord de 26 roadsters qui se sont donc élancés sur les routes de Picardie, au départ des alentours de Marseille (en-Beauvaisis). Ce n’est pas la première fois que nous avons l’occasion de vous faire vivre de l’intérieur une sortie “club”, notamment en MX-5. Rappelez-vous donc des 10 ans du club MX-5 France en juin dernier ou encore de Spa Classic l’année passée. C’est pour moi une des notions indissociables de la passion automobile : le partage. Au volant, mais pas seulement ! Se retrouver autour d’une table, décapsuler quelques bières locales et refaire le monde et débattre des heures durant sur le pourquoi la voiture que nous avons choisi, tous autant que nous sommes autour de cette table, est la meilleure. Il faut admettre que ce genre de discussion est plus moins sujet à débats enflammés lorsqu’il s’agit d’un club mono-modèle. Dans le cas présent, vous pouvez toujours comparer les générations, les moteurs ou encore les couleurs ! Et croyez moi ou non, ça suffit à alimenter les conversations. Les éditions spéciales y participent également et elles commencent à fleurir petit à petit sur le modèle ND : RF First Edition, Cherry Top, Aki ne sont que 3 des possibilités parmi une bonne dizaine à travers le monde. 

3/ Sortir couvert

Je ne vais sûrement rien vous apprendre, et à moins de pratiquer le cabriolet avec une Mercedes SL ou SLK dotée du fameux système de chauffage de nuque Airscarf, mieux vaut sortir couvert, même si en ce qui me concerne, ma MX-5 était (ô joie) dotée de sièges chauffants particulièrement performants. Nul besoin d’enfiler votre combinaison de ski. En revanche, ne lésinez pas sur une bonne écharpe, des gants de conduite de saison et surtout un bonnet bien chaud (s’il est rouge à pompon aux alentours du 25 décembre, c’est encore mieux). Ainsi équipé, je peux vous garantir que le cabriolet devient presque plus agréable qu’en été où le soleil profite de chacun de vos ralentissement pour vous rappeler que sans crème soleil, c’est l’insolation assurée. Une bonne centaine de kilomètres parcourus sur les petites routes picardes plus tard et notre petite troupe affiche des sourires qui étonnent presque plus les habitants des villages parcourus que nos couvre-chefs de saison. Toutefois pour être honnête, des bonnets de Noël lorsque c’est fait en groupe ça passe, mais lorsque vous vous retrouvez seul à un feu rouge sans plus aucun de vos congénères pour vous tenir compagnie, on traverse un long moment de solitude… Petite info pratique pour ceux qui seraient tentés par l’aventure du grand froid sans toit : à partir d’environ 80 km/h, la pluie n’entre pas dans l’habitacle et vous roulez au sec. Priez pauvres mortels pour qu’aucun stop/cédez le passage/feu tricolore ne vienne perturber votre épopée.

4/ “Top-down” permanent

Qu’il vente, qu’il pleuve (jusqu’à un certain point), vous avez choisi un cabriolet, assumez ! Je ne vois que trop de pseudos cabriolets (ces fameux CC dont Régis vous a conté l’histoire ici) qui ne se découvrent que par 22°C avec un soleil brillant juste ce qu’il faut. Vitres levées, filet anti-remous en place et une légère brise chaude vers vous, le paradis est proche. On ne sent ni le vent ni le froid, simplement un léger courant d’air qui s’engouffre délicatement au dessus des appuies-têtes. Ce serait donc ça l’un de ces fameux plaisirs simples ? Un cabriolet par temps froid avec une bande de copains ? On s’en rapproche furieusement. Portés par une frénésie collective, pas un seul des 26 roadsters n’ose re-capoter même si pour les plus anciens d’entre eux (NA et NB), l’exposition aux éléments de mère nature est plus palpable. Point de sièges chauffants ni de climatisation automatique et le haut du corps qui dépasse bien plus de la carrosserie que dans la ND. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de retrouver mes premiers amours en MX-5, en remontant à bord d’une NB 1.6 de 2000 affichant fièrement plus de 202 000 kms au compteur (la verte derrière la ND bleue) ! 20 kilomètres pour retrouver les sensations du petit 1600 110 ch plein à tous les régimes, de cette boîte qui n’a rien perdu de sa superbe et de ces pédales déjà idéalement placées pour pratiquer un talon-pointe de derrière les fagots. Vous savez quoi ? Avec le chauffage réglé sur “1” pour une échelle de 1 à 5, je n’ai pas ressenti le moindre frisson. Le plus surprenant dans tout ça, malgré l’absence d’ABS et d’ESP, c’est la sensation de monter dans une voiture en tous points identique à sa benjamine de deux générations. Pas un signe de faiblesse, tirée par le groupe, la NB se laisse porter par cet élan d’amusement et ce grain de folie pour repartir pour 18 prochaines années de franches rigolades !

 

5/ Flegme conseillé et pneus adaptés

La conduite hivernale, ça ne s’improvise pas non plus à la seconde, surtout si la dite voiture plaisir est une propulsion. Officiellement, le pneu hiver est conseillé en dessous de 7°C. Alors oui, si vous parcourez en tout et pour tout une centaine de kilomètres durant la saison hivernale, l’investissement peut paraitre et sera de toute évidence fortuit. Mais si votre folie avérée vous conduit à parcourir les routes secondaires sous un épais blizzard et  par températures négatives, l’équipement adapté est vivement conseillé si vous ne souhaitez pas passer votre temps à jardiner les bas côtés. Le samedi soir de ce week-mémorable m’aura d’ailleurs donné raison nous gratifiant d’une pluie verglaçante mémorable sur les derniers kilomètres nous séparant du gite. Autant vous dire que c’était pas joli joli à voir. Une véritable représentation en avant-première du prochain opus “le Club MX-5 France fait son Holiday on Ice”. Aucune sensation de toucher de route, une direction devenue inutilisable et un train arrière qui se dandine sur sa voie de circulation sous les 20 km/h. Qui a dit que la monte Sport d’origine Bridgestone Potenza n’était pas adaptée ? 

6/ Et si après tout ça vous n’êtes toujours pas convaincu, rentrez au gite !

Vous avez froid ? Vous en avez marre ? Le pluie vous agace ? Pas de panique, sur le weekend nous n’avons parcouru qu’un peu plus d’une centaine de kilomètres. Le reste du temps ? On visite, on se cultive mais la plupart du temps, on refait le monde ! La voiture passion quelle qu’elle soit n’est bien plus souvent qu’un prétexte pour se rassembler entre amis et créer les histoires qui vont avec vos autos. Vous aurez tout le temps l’été venu de reprendre vos montures et d’enchainer les kilomètres sur les plus belles routes d’Europe. D’ailleurs je suis toujours à la recherche d’une destination bucolique pour l’été prochain que mon frère roadster puisse atteindre, si vous avez des idées… 

Conclusion : allons-y de bon coeur

Je ne vous dis pas non plus de vous lancer à l’aventure sans préparation ! Le cabriolet en hiver, c’est un métier ! Et le club MX-5 France sait y faire avec 16 éditions de “Winter Meeting” à son actif. Pour certains, c’est l’envie de découverte, pour d’autre qui rempilent depuis des années, on se rapproche du sadomasochisme. Rouler sur des routes glissantes, dégueulasser sa voiture et frissonner à chaque virage pour obtenir quoi ? Une bière au coin du feu et des heures de discussion à se répéter en boucle “cette fois-ci c’était osé”. À défaut d’avoir fait l’armée (à mon grand damn), ça forge sans aucun doute le caractère, renforce des amitiés déjà bien ancrées et puis en cette veille de réveillon où je jette sur mon clavier les dernière lignes de cet article qui me tenais à coeur, ça fait quelque chose à raconter !  Au boulot, j’ai eu l’air d’un fou, en famille on rigole en se demandant si l’on essayerait pas à notre tour et de mon côté, je sais une fois de plus pourquoi j’ai choisi la MX-5.

Un grand merci à Jérémie et Mazda France pour leur confiance habituelle. Chapeau bas au participants et amis du club MX-5 France sans qui je n’aurais pas pu écrire ces quelques lignes.

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