Essai : pourquoi la Lexus LS500h AWD n’est pas une limousine comme les autres

Promoteur acharné de la technologie hybride pas rechargeable, Lexus affirme sa singularité jusque dans les hautes sphères du bien-être automobile, en témoigne cette LS 500h AWD, qui représente une certaine forme d’aboutissement de l’art de vivre à la japonaise. 

J’ai beau aimer, comme la plupart de mes éminents collègues de ce mirifique blog et notamment l’éminent Maurice, j’ai beau aimer les autos sportives, j’ai aussi, privilège de l’âge et de la maturité (je pourrais quasiment être leur père !) ne pas dédaigner passer quelques moments au volant d’une limousine. Ainsi, que ce soient les dernières Audi A8 (essai en 50 TDI quattro, ici), BMW série 7 (essai de la 730Ld xDrive, là), ou encore des productions de Mercedes (essai du S 500 Coupé, ici, mais j’avais avant roulé en S 400h, un essai pas publié sur le blog), la limo, je connais un peu. Mon jeune collègue l’incroyable JB aussi, car il en avait déjà fait l’essai à sa sortie : c’est à relire ici, et c’est sa découverte du vrai luxe (en même temps, et contrairement à moi, il a déjà roulé en Rolls Royce, c’est dire si cette auto l’a marqué). 

Pourtant, côté présentation, ça le fait ? 

Complètement ! Cette Lexus LS 500h (c’est la 5èmegénération de LS, depuis la création de la marque en 1994) entre carrément dans la famille : déjà, les proportions affirment l’engin. 5,23 mètres de long, une calandre avec un bon nez de requin, des coloris sobres comme il sied à toute limousine, et un intérieur carrément somptueux ! 

Tiens, parlons-en, de cet intérieur : éliminons tout de suite les choses qui fâchent. Le petit pavé tactile propre à Lexus, franchement, faut arrêter ! Pas très précis, pas super intuitif, il ne vaudra jamais ce que les allemands proposent, souvent sous la forme d’une molette rotative sur laquelle on appuie pour sélectionner. Mais une fois que l’on a dit ça, le reste, ça assure grave : entre la qualité des cuirs, la qualité de l’assemblage, les surpiqûres partout, les morceaux de vrai bois sur les contre-portes, pas d’inquiétudes : la Lexus LS 500h appartient bien à ce monde très fermé des limousines… A cette réserve près : le système audio dépote vraiment, mais il faut être en mode « pump up the volume » ; à un niveau plus raisonnable, le système Mark & Levinson manque un peu de profondeur et n’arrive pas à égaler ce qui est pour moi le vainqueur toutes catégories, le système Bowers & Wilkins des Volvo XC 90, qui vous met déjà les poils tout raides sur les bras avec le volume sur 1. Sur la Lexus, j ‘ai beau avoir joué avec les réglages, intensifié le surround 3D, c’est à partir de 20 que l’ambiance livearrive… 

Sinon, c’est comme une Prius, mais pour les riches ? 

Y’a de ça, oui. Sous le capot, on retrouve le meilleur de la technologie hybride Toyota / Lexus : à savoir un bon pack de batteries (84 cellules de Li-Ion), un moteur électrique (de 179 ch), et le tout assistant un moteur thermique (un V6 de 3450 cm3 et de 299 ch) d’une manière qui est totalement transparente pour le conducteur, le tout produisant en puissance cumulée 359 chevaux… 

On notera qu’il existe une version « pas h » de la LS 500, qui ne fait plus appel à un V8 comme précédemment, mais à un V6 biturbo de 3.4 et qui développe 420 ch. Vu les ventes, assez confidentielles de l’engin (moins d’une centaine d’unités en 2018, en France, mais il est évident que ses marchés sont ailleurs, aux USA et en Asie), on se doute que la version non hybride n’a qu’un succès d’estime. 

Et ça roule pareil ?

Pareil. Oui, mais en mieux partout. Du coup, au quotidien, que se passe t’il ? Le feulement du V6 au démarrage. Le confort absolu, dès que l’on s’installe à bord. Ensuite, c’est l’usine à gaz. Un coup je déclenche le moteur thermique, puis je l’éteins, puis je roule sur les batteries, puis je relance le moteur pendant 100 mètres et ainsi de suite : sur une vie parisienne (qui est la mienne, mais qui n’est pas le monde), on oublie vite ce qui vous propulse pour vous imprégner du confort et de l’ambiance très zen qui règne à bord. 

Zen : sur la route, ça marche aussi. Vu la configuration du groupe motopropulseur (et vu la présence de palettes au volant, que l’on essaie deux fois avant de se dire qu’on va vraiment laisser le système gérer les choses à votre place parce qu’elles ne sont pas d’une réactivité absolue), j’ai rarement roulé en étant aussi près des limitations officielles de vitesse. En gros, le rapport de boite, le régime moteur, tout ça, tu t’en moques. Tu te laisses bercer par l’auto et c’est très bien comme ça. Tranquille le chat, easy the catke potsi robe la katse(pareil : en twsana, une langue d’Afrique australe….). 

Et ça se traîne ? 

Paradoxalement, pas du tout. La technologie hybride ne veut pas dire la Lexus LS 500h n’a pas de ressource : 250 chrono et le 0 à 100 couvert en 5,4 secondes, ça dépote. Et ce, d’autant plus qu’à chaque fois que l’on a besoin de relancer la machine, non seulement la transmission à train épicycloïdal « patine » toujours un peu comme dans une Prius d’ancienne génération, mais que tout ceci est accompagné d’une bande-son de véritable voiture de sport. En effet, le V6 prend des tours tout au long des 10 « faux » rapports de la boîte (c’est de la gestion électronique, en fait) et au volant, malgré les 2185 kilos à emmener, il y a un vrai dynamisme ! Le V6 rugit, un peu à la manière d’une Nissan 370 Z Nismo (essai : ici), c’est tout aussi jouissif qu’anachronique 

C’est une évidence : à moi, jeune (dans l’âme) blogessayeur de base, cette bande-son me plaît. En sera t’il de même à la clientèle visée ? C’est à démontrer. Toujours est-il que les relances, fort copieuses, de cette LS 500h, s’accompagnent de rugissements fort communicatifs ! Et côté confort, c’est évidemment très confortable, avec des sièges superbes et une insonorisation au vent remarquable, même à haute vitesse, mais le châssis conserve une certaine « fermeté à l’allemande », pas désagréable, là, où les dernières Série 7 et Classe S ont cette faculté de donner le sentiment de survoler la route. 

Mais en réalité, le fait de ne pas trop s’occuper de savoir sur quel rapport on est, si le moteur thermique tourne ou pas, le fait d’avoir une vraie douceur du groupe moto-propulseur, tout cela fait qu’on a plutôt envie de jouer le jeu : avec cette Lexus LS 500h, je crois que à ce niveau de puissance, c’est l’auto avec laquelle j’ai roulé le plus cool sans ressentir de frustration au volant. Et ça, par les temps qui courent, c’est une vertu. 

Un petit mot pour la fin ?

Cette Lexus a le mérite, à tous les niveaux, de ne pas singer ses concurrentes et d’affirmer sa propre identité. Une identité propre, faite d’un mélange d’éco-responsabilité avec ce système hybride vraiment abouti et qui, au quotidien dans Paris et ses environs, donne quand même une auto fort silencieuse et très douce la plupart du temps. Le tout saupoudré d’un V6 rageur et d’une tenue de route précise, car le confort « à l’allemande » que je mentionnais au paragraphe ci-dessus s’accompagne, de fait, d’une auto qui ne prend pas de roulis et qui est étonnamment agile malgré ses 5,23 m, même si je n’aurais rien eu contre une direction un peu plus directe, justement. 

Et avec un prix d’appel à 97100 €, on n’est pas totalement bloqué sur le prix du plein d’essence. En même temps, la Lexus LS 500h a, grâce à sa technologie hybride, une conso assez stable : 10,4 l en ville, 10 l sur départementale, 10,6 l sur autoroute. Pas si mal pour un tel vaisseau ! 

Photos : Gabriel Lecouvreur

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