Essai : qui a déjà vu un Mitsubishi Eclipse Cross ?

La mode est aux SUV et voici donc un nouveau SUV, en provenance du japonais Mitsubishi. La question n’en reste pas moins paradoxale : en avez-vous déjà vu un ? On prend les paris en faisant le tour de la question en 8 questions, justement…

  1. C’est quoi ?

C’est le nouveau futur « best seller » de chez Mitsubishi, une marque polyvalente mais tout de même un peu spécialisée dans les SUV et 4×4, en témoignent nos derniers essais pour le blog, qui concernaient le Pajero 3.2 DiD, ainsi que la dernière version du Outlander PHEV, et celle d’avant, aussi, tout comme la dernière génération de L200 et, quand on y pense, celle d’avant, aussi, dans sa déclinaison Appalaches ! Tous comptes faits, je dois être le spécialiste Mitsubishi de cet honorable blog.

Mitsuhishi a fait rêver les fans de rallye avec la Lancer Evo et comble les amateurs de citadine serviables avec la Space Star.

Mais les temps changent : la mode est plus que jamais aux SUV mid-size et donc, Mitsubishi. Voici donc le Eclipse Cross, un SUV « mid-size » (avec sa longueur de 4,40 m, il entre toutefois un poil en concurrence avec le ASX, qui mesure 4,36 m de long, mais il se veut positionné plus haut en gamme). Pour comparaison, un Peugeot 3008 (essayé pour vous ici en version GT HDi 180) fait 4,44 m de long, ça en dit long sur le créneau dans lequel s’inscrit cet Eclipse Cross et sur ses ambitions en termes de parts de marché.

  1. C’est looké ?

Ben en réalité, c’est assez étonnant. Je me suis d’ailleurs longuement demandé si je le trouvais beau, ou pas beau ! L’Eclipse Cross a un look assez tranché, c’est un fait. Entre l’avant pointu et l’arrière tronqué, je me suis demandé un instant si on n’avait pas réinventé le Pontiac Aztec qui fut à la grâce automobile ce qu’Alice Sapritch fut aux présélections de Miss France !

2004 Pontiac Aztek Rally. Magnifique !

Puis, troublé par là méchanceté intrinsèque de cette pensée subversive, je suis revenu à des idées plus saines et je me suis même mis à le trouver plus harmonieux, notamment avec le dessin, toujours original, des feux arrière.

C’est qui qui a la plus grosse ? La moto !  1745 contre 1499  cm3 : Harley 1, Mistu 0
  1. Et à l’intérieur ?

C’est vraiment pas mal du tout. Dans la finition Instyle de mon modèle d’essai, on sent  bien la montée en gamme et la progression qualitative des intérieurs des Mitsubishi, déjà constatée sur la dernière génération de Outlander PHEV. Entre la qualité des matériaux et des assemblages, l’ensemble est devenu agréable.

Beau progrès qualitatifs de la part de Mitsubishi…

Trois petites curiosités : un affichage tête haute, un pavé digital assez japonais dans l’esprit car on en trouve aussi chez Lexus, par exemple (ici, avec lequel on peut moduler le son de la radio, en faisant une trace avec deux doigts, car il n’y a pas de bouton de volume traditionnel, mais c’est compensé par des touches sur le volant et sur les rebords de l’écran). Dernier point : une compatibilité Apple CarPlay et Android Auto, qui vous sera utile pour avoir un GPS car, et c’est étonnant à ce niveau de gamme et de prix, l’Eclipse Cross n’en propose pas. Du coup, et c’est la curiosité bonus, on n’a pas d’affichage de la direction dans la lucarne tête haute. Par contre, c’est super équipé, avec sièges chauffants à l’avant comme à l’arrière, volant chauffant, un système d’alerte trafic en marche arrière, un système actif de maintien de ligne, un régulateur de vitesse adaptatif, un éclairage auto-adaptatif, une caméra à 360°, un démarrage sans clé et une audio Rockford Fosgate assez agréable à écouter, rapporté au niveau de gamme de l’auto.

  1. Et sous le capot, y’a quoi ?

Là aussi, autre curiosité. Avant que l’offre ne se développe, avec notamment une motorisation hybride rechargeable que Mitsubishi annonce pour un peu plus tard, ainsi qu’un 2.2 turbo-diesel prévu l’année prochaine, on doit se contenter d’un seul bloc, un quatre cylindres turbo essence de 1499 cm3, à injection directe, qui délivre de belles valeurs : 163 ch à 5500 tr/mn et 250 Nm dès 1800 tr/mn. On a le choix entre des transmissions manuelle à 6 rapports ou une CVT, ainsi qu’à une transmission à 2 ou 4 roues motrices (dans ce cas, la CVT est d’office). Sur mon modèle d’essai, en 2RM et BV6, les perfs annoncées font état de 205 chrono et du 0 à 100 km/h couvert en 10,3 secondes (la CVT claque un 9,3, elle doit être assez réactive). Dans l’ensemble, j’ai trouvé que ce moteur était excellent. Super souple, déjà bien rempli en couple dès les plus bas régimes, il permet d’adopter une conduite coulée en restant à bas régime et en ayant le sentiment d’être au volant d’une bien plus grosse cylindrée qu’un 1.5. Ensuite, il y a une petite phase où il se montre un peu moins bien rempli (c’est subjectif, mais bon), entre 2500 et 3500 tr/mn, avant de dévoiler un autre caractère, vif, assez puissant, avec une sonorité un peu plus rauque, dans les tours. Et il ne rechigne pas à aller prendre les tours, justement, il ne s’essouffle pas aux environs des 6000 tr/mn. Autre bonne nouvelle : alors qu’il est donné pour une conso mixte de 6,6 l/100 (et 151 grammes de CO2), je m’en suis sorti avec 7,4 l/100 de moyenne sur un long parcours sur le réseau secondaire. Pas mal pour un SUV essence.

Ce moteur 1.5 turbo, c’est la vraie bonne surprise de cet essai…
  1. Et à conduire, c’est bien ?

C’est souple, confortable, avec de bons sièges. Donc oui, du moins si on est d’humeur assez placide. Sur autoroute, on avale les kilomètres en toute tranquillité, à 2500 tr/min à 130 km/h en sixième, dans un bon niveau de confort et de silence. Pour les aspects pratiques, importants sur ce genre de véhicule, on mentionnera la banquette arrière coulissante et fractionnable 40/60.

Mais oui, c’est bien une calandre de Méhari !
Le “petit” 4 cylindres tire assez long sur les rapports supérieurs
Le confort ? top…
  1. Et côté tenue de route ?

Elle est évidemment très sûre, par contre, et ce fut une autre surprise, l’engin se désunit rapidement en cas de conduite un peu enlevée. Du roulis, du pompage, des sièges qui ne maintiennent pas bien en latéral et même une roue avant intérieure qui patine en sortie de virage serré, y’a bien longtemps que je n’avais pas vu un tel package ! Alors oui, je sais bien qu’un SUV familial n’est pas une Lancer Evo, mais quand on voit la sérénité de la tenue de route d’un Peugeot 3008, par exemple, on se dit que l’Eclipse Cross n’est vraiment pas dans la même ligue. Et on se dit aussi que les versions européennes ont du bénéficier des mêmes réglages de châssis que celles réservées à d’autres marchés, où ça roule plus calme. Et puis on se dit que l’Eclipse, chez Mitsubishi, ça a aussi été un joli coupé sportif. Les temps changent, mes frères… En bien ?

  1. Combien ça coûte ?

Excellente question : il y a une offre actuelle qui fait commencer le Eclipse Cross à 21 990 € au lieu des 24990 € normalement prévus pour la finition de base Invite. On sait que les politiques d’option sont assez restrictives chez les Japonais, donc chaque niveau de gamme correspond à un gros step dans l’équipement… et le tarif. Du coup, pour mon Instyle 2RM BVM6 super équipé, c’est 32 990 €. Comptez 1000 € de plus pour la boîte CVT. Et encore 2000 € de plus pour la transmission à 4 roues motrices. Voilà, vous savez tout.

  1. On va en voir partout alors ?

Devinez ? En ce qui me concerne, avant d’avoir pris mon modèle d’essai, je n’en avais pas encore croisé. Pourtant, il est assez spacieux, hyper confortable, pas mal équipé. De plus, son petit 1.5 turbo est plutôt brillant dans le genre. Mais voilà : est-ce suffisant pour convaincre ? A vous les studios !

Photos : Gabriel Lecouvreur

Total
0
Shares
Previous Post

Les continuations : passion ou trahison ?

Next Post

F1 Grand Prix de Hongrie 2018 : Hamilton avant les vacances.

Related Posts