2017 dans le rétro (en carbone) de… Gab’

Comme le veut la tradition, à mon tour de jouer à l’exercice rétrospectif. J’ai une petite différence de profil avec mes estimés collègues du blog : je fais ça un peu en dilettante et en électron libre, je ne fréquente pas les constructeurs, je ne vais sur aucune présentation presse, je ne vais pas non plus aux événements prestigieux genre Chantilly et je ne suis pas invité au Tour Auto.

Poor lonesome cowboy, en fait. Mais ça me va.

Ces quelques phrases qui précèdent, je les ai déjà écrites à propos de ma rétrospective 2016 : je rajoute en 2017 que je suis toujours aussi piètre photographe, dans l’absolu et en comparaison de Ugo, excellentissime, et aussi de Benoît M., mon artiste nikonisé et acolyte préféré mais qui a décidé, cette année, de contribuer à l’amélioration du sort de l’humanité en faisant une petite Benoît M, donc il est moins dispo. Donc je continue de faire des photos médiocres, j’en suis désolé pour vous.

Et moi, je suis pas super dispo non plus. Je vous raconte pas ma life, mais c’est globalement mon activité dans le monde des médias moto qui me permet de payer mon loyer. Moto moderne beaucoup, moto ancienne un peu et passionnément, moto de course occasionnellement, sur le net et sur du papier, à l’ancienne, ça occupe. Et ça a même occupé encore plus avec un beau projet télé qui a donné la satisfaction d’être un beau succès d’audience cet été. Donc, tout cela, hélas, fait du temps en moins pour faire de l’auto, mais ce que je peux vous garantir, c’est que c’est toujours avec plaisir. Grand, le plaisir… Parce qu’en fait, ma passion de la moto ne m’interdit pas d’aimer l’auto. Passionnément. Schizophrène ou bipolaire, le Gab’, allez savoir.

Voici donc ma rétrospective de l’année 2017…, en espérant que 2018 partira sur les mêmes chapeaux de roues. Ce qui est probable, car les premières autos réservées en essai sont les Lexus LC500h, Tesla X P100D, Nissan 370Z 2018… Yeah !

Janvier : ça reprend en douceur

Je commence l’année 2017 en douceur en essayant des autos somme toute assez banales, mais qui correspondent aux besoin des vrais gens dans la vraie vie, donc je me console en me disant qu’à défaut de vivre un grand moment de plaisir au volant, ça pourra toujours donner une information utile et complémentaire à ces dizaines de milliers d’acheteurs éventuels. C’est le cas avec la Renault Megane dCI 110 en version break. Mais la magie de l’automobile fait que, souvent, l’étincelle peut malgré tout naître du conformisme : ainsi, avec son nouveau moteur TSI 90, la petite VW Up ! est assez pétillante (en dépit d’une démultiplication trop longue) et, l’Auto de l’Année, l’Opel Astra, dévoile une belle santé avec sa motorisation Diesel bi-turbo 160 chevaux.

Février : un peu de tout, mais du bon…

Alors que mon acolyte Ben trouve un bon moyen d’aller lutter contre la déprime de l’hiver en brûlant de la gomme en AMG GTS sur le circuit de Dubai, je goûte un peu à l’automobile du futur grâce à la gentillesse de Toyota qui me prête une Mirai, pourtant pas trop officiellement commercialisée : l’occasion de faire le premier plein d’hydrogène de ma life, et de goûter à cette combinaison intéressante de l’auto électrique qui se recharge en trois minutes. Si c’est ça l’avenir, ça résoudrait bien des problèmes.

Le reste du mois est passé à gouter un peu à tout, ça tombe bien, j’aime ça, l’éclectisme. Un reportage de motos anciennes couvert aux bords de la Méditerranée couverts avec une Kia Optima SW 2.0 Turbo 240 chevaux, et des balades en DS4 Performance THP 210, l’original Peugeot 3008 GT HDI 180 et la pétillante Mercedes CLA AMG 45 Shooting Brake.

Mars : chez Peugeot en VW

Petit week-end avec Ben et des amis au Musée de l’automobile de Mulhouse et à l’Aventure Peugeot de Sochaux (deux endroits que je ne saurais jamais assez vous conseiller d’aller visiter !), et pour faire original, on n’y va pas en Peugeot mais avec le VW Tiguan mais en version super haut de gamme, avec le bi-TDI de 240 chevaux. Ca marche fort pour une camionnette !

Moins cependant que l’Audi S5 Sportback, au V6 roboratif mais qui garde toujours un beau savoir vivre dans la façon dont elle délivre ses performances. Et je termine le mois avec une séquence nostalgie, au volant du Jeep Wrangler 2.8 CRD en boîte auto, qui à mon sens est loin d’égaler la boîte 6 manuelle.

Avril : entre passion et raison, la voie du milieu…

Avril se fait sous le double signe de la responsabilité et de la passion avec un essai de la Hyundai Ioniq Hybrid, en théorie une copie conforme de la Prius, mais technologiquement différente, ce qui se sent dans la conduite comme dans l’efficience ; à l’opposé, lors d’un essai organisé par Yamaha en Sardaigne, on a l’occasion de conduire l’Abarth 695 XSR, mille fois plus amusante mais quand même assez brouillonne quand on essaie de rouler sport avec. Du coup, mon choix irait sur une voie du milieu : le Volvo V90 T6. J’avoue, je suis fan de la marque suédoise et dans cette livrée, je trouve qu’elle distille une sorte de bien-être au volant qui est juste remarquable. Suffisamment pour que je sois (presque : il me manque quelques dizaines de milliers d’euros) à vivre avec et à composer avec son quatre cylindres en ligne qui développe 320 chevaux sans grand enthousiasme.

Mai : le plaisir sous toutes ses formes

C’est quoi le plaisir de conduite ? Une forme de perfection, façon grande routière inébranlable, performante, efficiente, sure, telle la BMW 530d X-drive ? Ou une forme de déraison : là, je suis allé creuser le spectre avec la Harley-Davidson Freewheeler accessible aux permis B, en ayant passé un long week-end au volant de l’incroyable Nissan GT-R dans sa dernière évolution de 570 chevaux, ou encore en (re-) découvrant les joies de la simplicité au volant de la Mazda MX-5 ND 1.5 131 chevaux : pas besoin de plus pour prendre du plaisir sur la côte de granit rose.

Juin : le mois de l’auto (-matisme)

Outre la publication de l’essai de la Peugeot 208 GTI by Peugeot Sport, une bombinette bien sympa comme je les aime, le mois de juin a été particulier.

En effet : comme dit le dicton, « à force de tirer sur la corde, ben, tu la prends dans la gueule ! ». Je me fais en effet une belle sortie de route en participant, fin mai, à une manche du Championnat de France des Rallyes moto et après une spéciale chrono qui s’était pas trop mal passée, je relâche mon attention en liaison en recalant mon road-book. La vie est une question de choix et celui-ci fut fatal : quand je relève la tête, j’arrive à 120 dans un virage qui devait se passer à 60 et dans ce cas-là, y’ a pas grand chose à négocier. Merci à la qualité des équipements de pilote moto qui permet de limiter les dégâts : mais ça s’est quand même terminé avec 4 fractures : trois doigts dont deux fractures ouvertes plus un coude. Rien de dramatique (à part devoir apprendre à se brosser les dents de la main gauche et ne plus savoir faire ses lacets ni des œufs mayonnaise !) : côté voiture, la vie continue et ce mois de juin fut placé sous le signe de la boîte auto. La BVA, la meilleure amie de l’automobiliste un peu cabossé…

Merci donc aux constructeurs qui m’ont vu débarquer dans le plâtre et qui m’ont laissé repartir avec un Skoda Kodiak 2.0 TDI 190 DSG, une Lexus IS300h, la Mercedes E220d All Terrain, la Toyota CH-R 1.2 Turbo CVT 4×4.

Une fois la mobilité récupérée, j’ai pu reprendre une vie normale avec un essai d’une Seat Ateca 1.0 TSI à boîte manuelle.

Sinon, mes coups de cœur du mois : pour l’aboutissement qu’elle représente, la Lexus vole la vedette à la Merdeces, royale de confort et de présentation, mais qui mérite un V6 Diesel pour être conforme à l’idée que je me fais de ce genre d’auto.

Juillet : un peu de tout, encore

Deux, trois ou 6 cylindres : éclectisme encore et toujours, avec le grand Peugeot 5008 combiné à sa plus petite motorisation, le 3 cylindres Puretech 1.2 130 ch, la jolie petite Fiat 500C Riva avec le petit TwinAir 0.9, la BMW i3 et son Range Extender qui m’a permis d’aller à l’étranger sans recharger ni refaire le plein, et on finit par se faire plaisir, car rien ne remplace un bon gros V6 (à part un bon gros V8), avec l’Infiniti Q60S, discrète mais performante…

Août : deux mal aimées que j’aime bien…

Le Citroën C4 Cactus ne rencontre pas le succès commercial espéré : dommage, car j’ai une vraie sympathie pour cette auto, différente, décalée, confortable, simple dans sa conception, ce qui est pour moi des valeurs de Citroën. En plus, dans cette configuration, et même si j’aurais paramétré la boîte EAT6 un peu autrement, elle est bien aboutie avec ce bon 1.2 Puretech 110. Et toute noire, j’aime bien aussi.

Autre mal aimée, qui termine une carrière de manière discrète, plombée par le malus de notre beau pays autophobe : la Nissan 370 Z, certes plus de première jeunesse, mais qui en version Roadster BVA, saura bien vous accompagner en mode balade, le nez au vent…

Septembre : un peu de tout, encore et toujours…

Aucune logique dans la suite de ces essais, et c’est justement ça qui est bien. Se forcer à se mettre dans la peau de l’acheteur, des concepteurs, des concurrents, pour trouver ce qui distingue une auto, ou ce qui ne la fait pas sortir du rang. C’est ainsi qu’avec son autonomie réelle qui dépasse les 220 kilomètres, la Hyundai Ioniq EV est l’une des plus convaincantes du genre, sauf que la concurrence évolue vite. J’aime bien le Ford Edge Vignale, avec son 2.0 TCDI bi-turbo de 210 chevaux et la boîte Powershift. Bien équipé, silencieux , confortable, il ne souffre d’aucun défaut majeur, seulement d’un manque d’image et de blason dans une catégorie où les vrais premium règnent en maître.

Quant à l’Opel Insignia Grand Sport, essayée en 1.6 CDTI 120 chevaux BVA, elle est terriblement… normale. Comment se distinguer sur ce créneau disputé ?

Octobre : mon mois en Renault

Hasard du calendrier : deux essais de Renault en octobre. Je n’ai pas surkiffé le Kangoo ZE (vu mon quotidien sur Paris, je ne me sens libre d’esprit qu’à partir de 200 km réels d’autonomie – et là, on était un peu en-dessous), par contre, l’air de rien, en passant du 1.6 au 1.8 et de 200 à 225 chevaux (mais aussi et surtout de 260 à 300 Nm de couple) l’Espace TCe 1.8 marque une belle évolution et devient carrément sympa à conduire, comme j’ai pu le constater à l’issue d’un essai largement kilométré qui m’a permis d’aller sur le circuit de Magny-Cours essayer une moto Championne de France de Superbike (et qui faisait quasiment la puissance de l’Espace, 220 chevaux, mais pour 171 kilos !), suivie d’une autre dans le Poitou pour essayer une moto Diesel (si, ça existe et c’est rigolo !).

Novembre : on se la pète un peu…

Il n’y a pas de mal à se faire du bien, non ? Eh bien, comme je vous ai avoué que j’aimais les Volvo, c’est l’occasion de se refaire plaisir avec une virée en XC60 T8, de découvrir les joies de l’hybride et de voir, qu’en plus de l’efficience au quotidien sur les batteries, l’apport des watts permet de savourer une belle tranche de couple supplémentaire à bas régime, et de compenser largement le peu de caractère ressenti sur les versions T6 de 320 chevaux. Une réussite (qui a un prix !).

Et rien de tel qu’un coupé sportif. Une virée de Paris à Toulon et retour, avec une Ford Mustang 2.3 Ecoboost, pour voir si on peut se passer de l’idée d’un V8. Réponse : non. Par contre, les 5 cylindres de l’Audi TT RS en valent largement trois supplémentaires. Quel caractère ! Quel pèche ! Quel son ! Si la virée en GT-R ont été mon moment “youpi youpla” de l’année, la TT RS est assurément mon coup de coeur toutes catégories.

Décembre : encore un peu de tout pour finir….

Une fois de plus, l’automobile a ceci de génial qu’elle permet des grands écarts permanents. Et de vaincre des idées reçues. Ainsi, la très lookée VW Arteon montre que même en version TSI 280 4control DSG, c’est une routière efficace mais discrète et pas sportive. Qu’en dépit de son allure de congélateur géant, le Land Rover Discovery allie un confort royal et un dynamisme étonnant avec ce simple 4 cylindres 2.0 Diesel, mais de tout de même 240 chevaux. Que l’Opel Crossland X vise juste, en étant dans le cœur du marché et en étant un beau concurrent au Renault Captur, avec une présentation soignée et un bel espace intérieur, mais des sensations de conduite vraiment neutres. Qu’une Toyota Prius PHV ne vaut pas forcément mieux qu’une Prius pas PHV. Et que la boîte auto de la Mazda MX-5 RF n’est pas forcément à conseiller si vous aimez la MX-5 pour la substance et la pureté qu’elle représente. Mais on peut aussi aimer ce coupé targa pour se balader tranquillement.

Puisse 2018 nous apporter autant de découvertes, de joies, de technologie, d’idées reçues malmenées…

Photos : Gabriel Lecouvreur & Benoît Meulin

Remerciements :

Merci à Gonzague de m’avoir laissé entrer au blog un soir d’hiver 2014, merci à mes estimés collègues de tolérer ma présence dilettante et mes photos pourries, merci à mon photographe préféré Benoît Meulin (www.bluedoorprod.fr) de si bien mettre en image une grande partie de ces essais, merci à la porte bleue d’être là où elle est et à la Ferrari blanche d’en face de tolérer nos stationnements à l’arrache, gros merci aux constructeurs pour le prêt de tous ces véhicules et surtout, merci à vous chers lecteurs de nous suivre régulièrement sur cet espace de partage de la passion automobile. Allez, on continue comme ça en 2018 ?

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